TEXTES-EXTRAITS

« Voici les œuvres que j’ai sous les yeux et que je regarde. Elles gardent leur mystère… œuvres singulières d’un artiste ayant tracé son aventure picturale autonome dans les entrelacs de la vie, tissant ce qui se fait et se défait de soi et du monde, puisant dans un imaginaire personnel et archétypal, qui relie le passé au présent, la tradition à la modernité.Funambule oscillant entre contrainte et liberté, Au bord de l’équilibre, dans une démarche autodidacte de plus en plus expérimentée et assurée. Il s’essaie à de nouvelles possibilités picturales. Nécessités artistiques et ontologiques liées qui mettent en résonance les profondeurs de l’être et du monde. Ostinato et generoso…

M.P Devehat Paris –10 janvier 2015 Extrait in Algérie Littérature Action.

Un jour, le peintre laisse aller l’idée qui le devance et s’engage dans le geste juste avant la couleur ;  il regarde sa palette et le monde s’ouvre ; pas d’image, non, pas de modèle non plus.
Sous son geste, une fenêtre bascule soudain au-dessus d’un précipice et la mémoire si longtemps contrainte, silencieuse, maintenue muette par tant de douleurs inouïes  se déploie sur la toile…et du geste du peintre, debout devant son chevalet, surgit l’irréductible de la vie, ensemencée par l’impossible, la matière, la couleur et la lumière.
Simone Molina, psychanalyste, écrivaine.

C’est aux autres de dire quelque chose. Moi, je peins, c’est tout. Et j’expose quand je peux au regard de  l’autre, à l’amateur, au connaisseur, à qui cette peinture s’adresse, et qui peut en tirer de l’émotion, des sensations, du sens, du plaisir … ou rien du tout.

Aomar Lekloum, Propos recueillis par Nordine Ighouni – journaliste

Aomar Lekloum est déjà passé par plusieurs registres, plusieurs palettes, plusieurs manières, néanmoins des constantes sémantiques se profilent au travers de ce processus…     Le passage à l’abstraction lui révèle de nouveaux moyens d’expression, sa palette gagne en fraîcheur et son geste s’accorde avec l’expression.
La variation sur les coloris et les pigments est des plus subtiles. Dans un tableau à dominante bleue, il pose des pâtes saturées et triturées ou complètement diluées. Dans un autre, à l’aspect plutôt dramatique, à cause des tons sombres, c’est l’épiderme de l’œuvre et les jeux de substances qui semblent prendre le dessus….Bleu, ocre, rouge…pétris, grumelés ou frottés jusqu’à la transparence, riches ou délicats, mais toujours avec mesure et de manière à diviser leur lumière, à en moduler et en accentuer la brillance.
Il livre aussi au rythme des pulsions, un univers hanté qu’il exorcise…C’est dans ces tableaux que l’on prend la mesure des états auxquels les exils peuvent donner lieu…Qu’est-ce qui est révolu et qui reste à accomplir ?

Malika Dorbani Bouabdellah, historienne de l’art

Ce qui est toujours lisible dans la démarche d’Aomar Lekloum, c’est l’attention primordiale accordée  à la lumière. Les couleurs de sa palette proposent des tonalités qui sont à même de produire une qualité de lumière qu’il ne confond pas avec la quantité. Ses tons collaborent tous à donner une lumière spécifique…Elle est traitée non comme une chose extérieure à ce qui est représenté, mais comme surgissant de l’intérieur de la couleur.

Fatma Zorha Zamoun cinéaste et écrivaine

Ce qui saute aux yeux, c’est l’explosion des couleurs, la lumière et la présence des points d’ombre dans la lumière. Mais d’abord l’éclaboussement des couleurs avant leur mise en forme, leur rangement, leur ordonnancement…D’une scène à l’autre, du cinéma à la peinture, oser arracher quelque chose à l’invisible, à l’informe, à l’innommable…S’y lit une lutte continuellement ouverte, continuellement relancée de tableau en tableau, semble s’y gagner une liberté …La peinture est bien ici expérimentation, métamorphose, efficacité matérielle, opération qui construit un devenir toujours en partie indiscernable…

Françoise Labridy, psychanalyste, in Algérie, littérature, action

Sed suscipit venenatis felis risus. neque. tristique pulvinar